4ème proposition dans la rubrique, Les livres dans tous leurs états, je propose d’aborder la question suivante : quels livres auriez-vous aimé écrire ?
Ma réponse est la suivante, au sujet d’un livre publié en 2006 aux États-Unis et qui a obtenu Le prix Pulitzer 2007 (fiction) : « La route » de Cormac Mc Carthy
J’emprunte le résumé à Babelio :
L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites. Dans la pluie, la neige et le froid, ils avancent vers les côtes du Sud, la peur au ventre : des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l'humanité. Survivront- ils à leur voyage ?
Découvrir ce récit, suivre jour après jour, pas après pas les personnages principaux que sont un père et son jeune fils, constitue une réelle expérience.L’expérience d’une histoire apocalyptique dans laquelle les protagonistes se trouvent, à laquelle on s’identifie parfaitement, quand bien même on n’a rien vécu de tel.
On connait sans doute d’autres histoires de ce genre, des films ou des séries, d’autres livres. Pourtant, cette histoire-là nous happe et nous habite encore davantage. Et bien longtemps après qu’on ait refermé le livre.
C’est que le récit est lui-même une expérience. Dépouillé de tout, de superlatif, de tout morceau de bravoure ou de dialogues « classiques », le lecteur ressent chaque moment.Une tension nous maintien de la première phrase jusqu’au dénouement. A chaque fait et geste, chaque rencontre, « heureuse » ou, plus souvent malheureuse, on retient son souffle, suspendu à ce qui se déroule et se noue sous nos yeux, et dans notre imaginaire.
Bien plus que lire, on vit. L’auteur, comme écrivant « à l’économie », relate l’essentiel. Les relations, les dangers mortels, la peur. Et, vaille que vaille, quand on n’attend plus rien, parvenu au bout du bout, persévérante, impossible, se faufile l’espérance.
Le livre a été adapté au cinéma et, plus récemment, en Bande-dessinée. Je n’ai à ce jour vu aucune de ces adaptations. Un tel ouvrage hante et impressionne tellement qu’il est difficile d’en faire le tour et de passer à une autre représentation. Et pourtant non, je n’ai pas lu que ce livre.